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L'écoféminisme, c'est quoi ?

par Nathalie Lechay, février 2021

Définition de l’écoféminisme

 

L’écoféminisme est un courant de pensée qui a 50 ans d’existence mais, malgré cela, cette philosophie n’est pas toujours connue de tous et encore moins par la nouvelle génération.

Comment peut-on définir ce courant de pensée ?

Qu’est-ce qui le caractérise et comment s’exprime-t-il de nos jours ?

Origine de la pensée écoféministe

 

L’écoféminisme se définit comme un mélange de deux idées : le féminisme et la préservation de l’environnement. C’est dans les années 1970 que des femmes se réunissent pour la première fois pour lutter contre la destruction de la planète.

Dans son livre sorti en 1974, « Le féminisme ou la mort », Françoise d’Eaubonne fait le parallèle entre les humains qui se servent de la terre et qui finissent par la surexploiter et l’homme (au sens masculin) qui se sert de la femme et n’hésite pas à l’exploiter, à la dominer ou à la détruire.

Ainsi, le problème de la destruction de la planète provient du fait que la société est androcentrée, c’est-à-dire centrée sur les mâles et non pas anthropocentrée, c’est-à-dire centrée sur l’être humain. Et, tant qu’il n’y aura pas de pensée pour les êtres humains dans toute leur entièreté (genre féminin et masculin), il est quasi impossible de trouver un équilibre dans l’environnement. On peut donc dire que l’origine du mal est le patriarcat. Ainsi, la solution serait de redonner du pouvoir aux femmes pour une protection plus grande de la nature. En effet, les chercheurs du domaine écologique ont réalisé que de plus en plus de femmes se lancent dans la lutte pour la protection de l’environnement, car elles semblent plus sensibles aux conséquences des déséquilibres climatiques.

Les conséquences de la pollution et des dérèglements climatiques sur les personnes dont elles doivent prendre soin les font instinctivement réagir. D’instinct, les femmes ont toujours fait en sorte de garder un bon équilibre entre les éléments de la nature afin d’assurer à leur progéniture un espace de vie sain. Cette idée de donner plus de place à la femme et à ses activités a donné naissance au concept de « reclaim ».

Qu’est-ce que le « reclaim » dans le mouvement écoféministe ?

La féministe Émilie Hache a développé le concept “reclaim” qui est le fait de revaloriser les activités qui ont toujours été dénigrées et attribuées aux femmes comme le soin des enfants ou le temps passé à cuisiner des repas par exemple. Le « reclaim » tend à associer ces activités à une politique écologiste. C’est ce qu’a expliqué Jeanne Burgart Goutal en disant que « ces activités étaient des activités humaines importantes, qui avaient été assignées aux femmes et dénigrées, mais devaient être permises à tous et toutes».

Comment est apparu le mouvement écoféministe ?

 

De nombreuses partisanes de ce mouvement ont rejoint le mouvement et plusieurs regroupements ont eu lieu.
En mars 1980, s’est tenue à Amherst aux États unis une conférence sous le thème : Women and life on Earth : ecofeminism in the 1980’s. A l’issue de cette conférence, toutes les femmes présentes ont signé un manifeste sur les rapports entre la destruction de la nature et les discriminations subies par les femmes. Au Kenya, le mouvement de la « ceinture verte », a combattu la déforestation en encourageant les femmes à planter des arbres autour de leurs villages et villes. En Inde, il y a eu le mouvement Chipko en avril 1973, un rassemblement de villageoises qui ont lutté pour empêcher l’exploitation de leur forêt et qui ont été soutenues par l’auteur indienne Vandana Shiva.

Qu’en est-il aujourd’hui ?

 

Aujourd’hui encore, les militantes écoféministes continuent leur lutte de protection de l’environnement. L’urgence écologique donne encore plus de raisons aux femmes de se battre pour préserver leur environnement et la vie de ceux qu’elles protègent. De même, l’évolution technologique et surtout la présence des réseaux sociaux contribuent à faire connaître l’écoféminisme.

Ce concept prend de plus en plus de place dans les débats publics, lors de la COP24 en décembre 2018, les mouvements féministes ont clairement exprimé leur volonté d’en finir avec le patriarcat et le capitalisme.

Il y a fort à parier que ce mouvement de pensée prenne de l’essor dans les prochaines années grâce à une communication virale sur les réseaux sociaux où les femmes s’expriment de manière beaucoup plus libre.

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