Le marché de l'assistanat virtuel en France : Aperçu, évolution et perspectives
par Nathalie Lechay | 20 octobre 2023
Ces dernières années ont vu émerger une multitude de nouveaux métiers, à la croisée entre technologie et savoir-faire traditionnels.
Parmi ces nouvelles professions, celle d’assistante virtuelle se distingue particulièrement en France.
Mais de quoi parle-t-on exactement lorsque nous évoquons ce terme ?
Quel est l’avenir de ce métier à l’heure de l’intelligence artificielle ?
C’est à ces questions que je vais tenter de répondre.
Définition et panorama actuel
Une assistante virtuelle est une indépendante, souvent en freelance, qui propose ses services administratifs, techniques, ou encore de communication à distance, grâce aux outils numériques. Contrairement à l’assistante classique qui travaille au sein d’une entreprise, l’assistante virtuelle évolue principalement sur le web.
En France, le marché de l’assistanat virtuel est encore jeune mais en pleine croissance.
Cette dynamique s’explique en grande partie par les besoins croissants des entreprises, notamment des TPE et PME, à externaliser certaines tâches pour gagner en flexibilité et en efficacité.
Un métier aux multiples facettes
Bien loin de se cantonner à des tâches simples ou routinières, les missions confiées aux assistantes virtuelles sont variées et souvent à forte valeur ajoutée. Qu’il s’agisse de gestion de projet, de communication, de marketing digital ou encore de gestion administrative, ces professionnelles sont amenées à jouer un rôle pivot au sein des structures qui font appel à elles.
Ainsi, contrairement aux idées reçues, le métier d’assistante virtuelle n’est pas une version dématérialisée de l’assistante traditionnelle. Il s’agit d’une profession en plein essor, dont les contours sont dessinés par celles qui la pratiquent.
L'intelligence artificielle : une menace ou une opportunité ?
L’arrivée des intelligences artificielles, à l’instar de ChatGPT, soulève des questions quant à l’avenir de l’assistanat virtuel. Néanmoins, si l’IA est en mesure de prendre en charge des tâches répétitives et standardisées, elle ne saurait remplacer l’intuition, le sens du relationnel et l’expertise humaine.
De plus, les assistantes virtuelles peuvent, au contraire, tirer profit de ces technologies pour automatiser certaines tâches et se concentrer sur des missions à plus forte valeur ajoutée. L’intelligence artificielle pourrait donc se présenter comme un outil complémentaire, plutôt qu’un adversaire.
Anticiper l'avenir du métier
La demande croissante pour les services des assistantes virtuelles en France suggère un avenir radieux pour ce métier. Toutefois, pour rester compétitives, elles devront continuellement se former aux nouvelles technologies et aux méthodes de travail innovantes. L’adaptabilité sera la clé de leur réussite.
Par ailleurs, avec la démocratisation du télétravail et des modes de collaboration à distance, le marché de l’assistanat virtuel va continuer à se développer, offrant ainsi de nouvelles opportunités aux assistantes.
Comparaison avec le marché américain
Lorsque l’on aborde le sujet de l’assistanat virtuel, il est difficile de ne pas évoquer le marché américain, considéré par beaucoup comme le précurseur et le leader mondial en la matière. Selon une étude de l’association américaine des assistantes virtuelles, le nombre d’assistantes virtuelles aux États-Unis a augmenté de 50% entre 2020 et 2022. C’est un marché mature, avec des structures bien établies et une acceptation généralisée des services d’assistanat à distance.
Cependant, malgré les chiffres impressionnants du marché américain, il serait réducteur, voire inapproprié, de considérer que la France doit simplement copier ce modèle pour connaître le même succès.
Plusieurs raisons expliquent cette différence :
- La mentalité entrepreneuriale :
- Les Américains ont une longue tradition d’entrepreneuriat et sont plus enclins à externaliser certaines fonctions pour maximiser leur efficacité. En France, la culture entrepreneuriale évolue certes rapidement, mais elle reste encore marquée par un certain conservatisme et une réticence à externaliser.
- Le rapport au travail à distance :
- Même si le télétravail et les collaborations à distance ont gagné du terrain en France, particulièrement suite à la pandémie de la COVID-19, il demeure une certaine méfiance vis-à-vis de ce mode de travail, contrairement aux États-Unis où il est davantage ancré dans les habitudes.
- Les différences réglementaires :
- Les cadres légaux et fiscaux diffèrent considérablement entre la France et les États-Unis, ce qui peut influencer la manière dont les services d’assistanat virtuel sont offerts et consommés.
Toutefois, si la France ne peut répliquer le modèle américain à l’identique, elle peut s’en inspirer pour créer son propre écosystème, adapté à sa culture et ses spécificités.
En reconnaissant les forces et les défis spécifiques du marché français, les assistantes virtuelles de l’Hexagone ont l’opportunité de façonner un secteur robuste et distinctif.
Cependant, la France dispose d’une marge de manœuvre intéressante sur le marché de l’assistanat virtuel, et ce pour plusieurs raisons :
- Maturité technologique:
- La France, avec sa forte culture technologique et ses nombreuses startups, est bien placée pour intégrer et adapter les outils nécessaires au développement de l’assistanat virtuel.
- Évolution des mentalités :
- Si historiquement la France a pu montrer une certaine réticence face au télétravail ou à l’externalisation, les événements récents, notamment la pandémie, ont favorisé une accélération de l’adoption de ces modes de travail. La demande pour des services flexibles et à distance est donc en hausse.
- Formation et éducation : Nous disposons d’un système éducatif solide et d’organismes de formation de qualité. Les assistantes virtuelles peuvent donc bénéficier de formations adaptées à leurs besoins et ainsi mieux répondre aux demandes du marché, comme c’est le cas de la formation VIRTU’ELLES ASSIST.
En Europe, la France se positionne de manière intéressante. Si certains pays, comme le Royaume-Uni ou l’Allemagne, ont déjà un marché de l’assistanat virtuel bien développé, la France a le potentiel de rapidement combler son retard.
De plus, grâce à sa position géographique et à sa langue parlée et reconnue dans de nombreux pays, elle pourrait servir de pont entre les marchés anglophones et francophones, voire même hispanophones, en Europe et en Afrique.
La France dispose d’atouts indéniables pour développer son marché de l’assistanat virtuel et se positionner comme un acteur majeur en Europe.
L’évolution des mentalités, la formation et la maturité technologique sont autant de leviers que les acteurs du secteur pourront utiliser pour se développer et s’imposer.
En conclusion
Depuis que j’ai lancé la première formation d’assistante virtuelle en France en 2020, j’ai observé avec fierté et admiration l’évolution rapide et dynamique de ce marché.
En tant que formatrice et précurseure, j’ai pu constater à quel point la profession d’assistante virtuelle répond à un besoin croissant des entreprises, tout en offrant de nouvelles opportunités professionnelles pour beaucoup.
L’assistanat virtuel n’est pas simplement une transition numérique de l’assistanat traditionnel ; il s’agit d’une véritable révolution qui bouleverse les codes et les méthodes de travail.
Cette mutation est passionnante à accompagner. Elle offre une flexibilité sans précédent, mais demande également de nouvelles compétences, une adaptabilité constante et une compréhension approfondie des enjeux numériques actuels.
J’ai l’espoir et la conviction que la France, avec ses talents et sa capacité à innover, saura se positionner comme un acteur majeur de l’assistanat virtuel à l’échelle mondiale.
En tant que formatrice, mon rôle est de veiller à ce que chaque assistante virtuelle formée dispose des outils, des compétences et de la confiance nécessaires pour évoluer dans ce paysage en constante évolution.
L’avenir est prometteur, et je suis enthousiaste à l’idée de continuer à jouer un rôle central dans cette belle aventure.