
Assistante virtuelle : comment avoir confiance en soi ?
par Nathalie Lechay | 19 octobre 2025

La confiance ne “revient” pas : elle se reconstruit dans l’action
Quand j’échange avec les femmes que je rencontre en appel découverte, je reconnais souvent le même schéma.
Au départ, il y avait cette flamme : curiosité, envie, audace.
Puis les expériences se sont accumulées, dans le travail, dans la vie et la confiance s’est amenuisée, comme si l’on perdait des repères.
Vous ne doutez pas parce que vous manquez de potentiel.
Vous doutez parce que votre confiance a été bousculée.
Je pose d’emblée un principe simple : vous ne partez pas de zéro.
Chacune dispose d’un capital confiance forgé très tôt, par les essais, les petites victoires, les regards reçus, l’autorisation d’essayer et de rater.
Ce capital n’est pas fixe : il se nourrit et parfois il s’use.
Quand la reconnaissance se fait rare, quand les remarques piquent, quand le harcèlement ou les humiliations laissent des traces, ce capital baisse.
C’est humain, mais c’est réversible.
Mon ambition avec cet article est double. D’abord, rendre intelligible ce qui sape la confiance, en particulier chez les femmes qui se reconvertissent ou qui exercent déjà comme assistantes virtuelles. Ensuite, vous donner un chemin de reconstruction ancré dans votre activité . Un chemin concret, mesurable et volontaire.
Parce que la confiance ne “revient” pas : elle se rebâtit, petit à petit.

Pourquoi la confiance s’effrite ?
Je n’aime pas les explications culpabilisantes. L’érosion de la confiance ne survient pas sans raison. Elle s’inscrit dans un environnement social, économique et intime.
Il y a plusieurs dynamiques qui opèrent.
1/ La mémoire du corps et de l’esprit.
Des critiques répétées, un management infantilisant, des comparaisons permanentes finissent par entamer l’estime. Le cerveau apprend vite : si chaque proposition est refusée ou minimisée, il vous “protège” en vous incitant à ne plus proposer. La prudence devient retrait, puis silence.
2/ Le cadre social et médiatique.
Les normes imposent des injonctions paradoxales : être compétente et douce, ambitieuse et discrète, irréprochable et peu rémunérée.
Le résultat est prévisible : vous avez l’impression de n’être jamais exactement là où il faut, jamais “suffisante”.
3/ Le miroir des autres. Nous intégrons le regard supposé d’autrui. Si vous pensez que l’on vous juge “pas assez technique”, il y a de fortes chances que vous filtriez vos actions à travers ce prisme. Vous n’oserez pas proposer une mission technique, vous vous enfermerez dans des tâches administratives rassurantes.
Le regard que l’on croit recevoir devient le cadre de décision.
4/ Les multiples rôles.
Responsabilités familiales, charge mentale, exigences professionnelles : la pression crée une fatigue psychique. On se sent dispersée, donc moins solide, donc moins légitime.
La confiance baisse, non parce que vous seriez incompétente, mais parce que vous êtes en sous-alimentation de reconnaissance et de temps de qualité.
5/ Comparaison et perfectionnisme.
L’illusion d’un niveau idéal avant d’oser se montrer, facturer ou lancer votre activité. Cette attente d’une version parfaite de soi paralyse l’action.
Et c’est l’inaction qui, ironie cruelle, détruit la confiance.
Clause-exemple : paiement, pénalités, indemnité
« Sauf stipulation contraire au devis, les factures sont exigibles à 30 jours à compter de leur date d’émission. Tout retard de paiement entraîne, sans mise en demeure préalable, l’application de pénalités de retard au taux légal en vigueur, exigibles le lendemain de l’échéance, ainsi que l’indemnité forfaitaire pour frais de recouvrement de 40 € due par tout client professionnel. Des frais complémentaires peuvent être réclamés sur justificatifs si les frais réels de recouvrement excèdent ce montant. En cas d’impayé, l’exécution des prestations pourra être suspendue jusqu’au complet paiement. »
Pourquoi ce phénomène touche particulièrement les femmes ?
J’écoute vos histoires au quotidien. Les doutes s’expriment davantage chez les femmes, et je l’explique par un faisceau de facteurs.
L’éducation des filles.
Très tôt, on vous apprend à “faire bien”, à satisfaire, à lisser les aspérités. Cette socialisation renforce une auto-exigence forte et une aversion au risque visible.
Quand on vous félicite pour votre discrétion et non pour votre initiative, vous apprenez que la sécurité passe avant l’expression.
Manque de modèles visibles et proches.
Si vous ne voyez pas assez d’exemples qui vous ressemblent (mères de famille, femmes en reconversion, professionnelles issues de l’administratif ) occupant des rôles à forte responsabilité client, vous concluez que votre place est ailleurs.
L’imaginaire détermine les permissions qu’on s’accorde.
Cycle de vie et charge émotionnelle.
Les transitions (grossesse, maternité, séparation, accidents de la vie) déstabilisent l’emploi du temps autant que l’estime.
Or la confiance se nourrit de continuité et de retours mesurables. Quand la vie secoue, il faut un cap et des rituels de réussite pour la renforcer.
Économie du “soin” invisibilisé.
Beaucoup d’entre vous viennent de métiers où l’on prend soin des autres. Ce type de travail est souvent sous-valorisé financièrement et symboliquement. On finit par intérioriser que la valeur de son temps est modeste.
Facturer devient alors un sujet sensible, et qui dit tarif mal assumé dit confiance entamée.
Il n’y a rien d’inné là-dedans. Il y a des contextes, des apprentissages et des habitudes.
Et tout cela, c’est possible de le « reprogrammer ».
Clause-exemple : propriété intellectuelle et données
« Sauf stipulation contraire, les éléments produits par la prestataire (documents, procédures, modèles, visuels) restent sa propriété. Le client bénéficie, après paiement complet, d’une licence d’utilisation non exclusive et non transférable, limitée à ses besoins internes. Toute cession de droits fera l’objet d’un avenant précisant le périmètre, la durée, le territoire et la rémunération. Chaque partie s’engage à la confidentialité des informations de l’autre. La prestataire met en œuvre des mesures raisonnables de sécurité (gestionnaire de mots de passe, double authentification, cloisonnement des accès). En fin de mission, les accès sont révoqués et les données non nécessaires sont supprimées selon la politique interne de conservation. »
Pourquoi votre activité est le meilleur terrain pour reconstruire ?
Je suis certainement à contre-courant de ce qu’on lit partout : on ne retrouve pas confiance “dans sa tête”.
La confiance ne se décide pas devant un miroir. Elle s’éprouve dans l’action, au contact de clients, d’échanges, d’engagements tenus.
Agir revalide votre jugement
Quand vous posez un cadre à une mission, quand vous annoncez un délai et que vous le tenez, vous envoyez à votre cerveau une information simple : “je peux compter sur moi”.
C’est la répétition de ces micro-preuves qui densifie la confiance.
Le cadre protège de l’auto-doute
Dès que votre offre est claire, vos étapes de travail définies, vos tarifs assumés, vous limitez l’espace disponible pour le doute intérieur.
Vous n’avez plus à “réinventer” votre valeur à chaque demande . Vous l’exprimez par un processus, des livrables, des délais.
La cohérence est un muscle
Chaque promesse tenue entretient la confiance. À l’inverse, chaque promesse non tenue la fragilise. Je préfère une ambition moindre et tenue à une ambition trop ambitieuse et restée lettre morte.
La confiance durable se nourrit de cohérence observable.
Votre activité vous remet au centre
Parler d’argent, refuser un client non aligné, négocier une priorité : ces gestes vous réattribuent votre temps et votre autorité.
À chaque décision que vous assumez, vous récupérez un morceau de vous.
Méthode pour rebâtir votre confiance au travers de votre activité
Je vous propose un exercice, simple à comprendre, exigeant à appliquer.
Il n’appelle pas la perfection. Il exige de la clarté, de la constance et des preuves.
1) Refaire l’inventaire du capital confiance
Prenez un carnet. Écrivez trois colonnes : ce que vous faisiez naturellement bien enfant ou étudiante, ce que l’on vous a souvent reconnu, ce que vous aimez faire au point d’y perdre la notion du temps.
Cet inventaire n’est pas un exercice abstrait, c’est un relevé d’actifs.
Vous possédez des atouts, alors nommez-les.
2) Identifier ce qui a fragilisé votre confiance en vous
Un détail suffit : une évaluation injuste, un N+1 qui vous ridiculise en réunion, un boss qui vous fait passer pour quelqu’un de “remplaçable”.
Notez ce que vous avez pensé de vous ce jour-là. Cette croyance parasite doit être mise en lumière pour cesser de vous polluer l’esprit.
3) Installer un rituel de micro-preuves
Chaque semaine, décidez d’un seul acte visible : envoyer une proposition précise, poser vos limites, livrer un document finalisé avant l’échéance, demander un témoignage client.
Ces actes sont des briques. L’accumulation construira des fondations solides.
4) Recadrer votre discours intérieur
Remplacez “je ne suis pas légitime” par “je suis en progression, j’apprends, j’expérimente”.
Le cerveau intègre les formules que vous répétez. Choisissez des formulations qui autorisent l’action.
Le bon cadrage mental est une permission d’agir, même imparfaitement.
5) S’entourer stratégiquement
L’activité d’assistante virtuelle est parfois solitaire, elle ne doit pas l’être. Rejoignez un collectif exigeant, trouvez une mentore, fréquentez des consœurs qui assument leurs tarifs et leurs compétences.
La confiance est contagieuse quand on est bien entouré.
6) Reconnaître et archiver les réussites.
Un tableau simple suffit : client, mission, résultat, retour reçu.
Lisez-le chaque fin de semaine. Les faits corrigent les impressions.
Votre cerveau mémorise mieux quand c’est écrit.
L’assistanat virtuel, un levier de réappropriation
J’insiste sur un point important.
Être assistante virtuelle ce n’est pas avoir un “petit job”.
C’est un métier de décision où vous exercez une expertise relationnelle, organisationnelle et technique.
Chaque mission, même courte, est un acte d’autorité : vous acceptez, vous cadrez, vous livrez, vous facturez.
Vous sortez du “je réfléchis” pour entrer dans le “je fais”.
Trois dimensions de votre activité servent de carburant à la confiance.
La clarté de l’offre
Dès que vous décrivez précisément ce que vous faites (ex. : mise en place et maintenance d’un CRM, coordination d’un lancement, normalisation documentaire, pilotage de reporting), votre posture change.
Vous ne “cherchez pas une mission”, vous proposez une solution identifiable.
La maîtrise du temps.
Vous décidez des modalités d’exécution : plages horaires, délais réalistes, points d’avancement.
En reprenant la main sur votre agenda, vous vous faites une place, ce qui, mécaniquement, renforce l’estime.
La valeur exprimée
Un livrable utile, un client qui reprend souffle, une erreur évitée, une décision accélérée : tout cela a un poids.
Plus vous nommez les effets concrets de votre travail, plus vous intégrez que votre contribution compte.
Objections fréquentes… et réponses
“Je manque de technique, donc je n’ose pas.” La technique se travaille, l’éthique et la fiabilité se choisissent. Un client préfère une professionnelle qui tient ses engagements et apprend vite à une technicienne brillante mais instable. Fixez un plan d’apprentissage court, réaliste, avec un périmètre clair. La confiance vient de la progression.
“Je n’ai pas encore de résultats spectaculaires.” La confiance ne se nourrit pas de spectaculaire, mais de régularité. Un mois avec trois livrables impeccables vaut mieux qu’une promesse vague de “gros projet bientôt”. Concentrez-vous sur votre prochain livrable utile.
“Je n’aime pas parler d’argent.” Ne pas parler d’argent entretient l’ambiguïté et mine la confiance. Clarifier vos tarifs est un acte de respect pour vous et pour vos clients. C’est un contrat.
En conclusion...
Je forme et j’accompagne des assistantes virtuelles depuis 2020.
J’ai vu des femmes reprendre la main en quelques semaines en appliquant des gestes simples : clarifier, poser un cadre, livrer, facturer, demander un retour.
Il n’y a pas de recette miracle. Mais de la méthode, de la cohérence et un cadre exigeant.
Vous ne manquez pas de valeur. Vous manquez de preuves récentes à vos propres yeux.
Votre (future) activité est l’endroit idéal pour les produire, car elle vous remet dans l’action, là où la confiance se fabrique. Chaque mission réussie, chaque limite posée, chaque tarif assumé devient une brique.
Un jour, vous ne vous demanderez plus “suis-je capable ?”, mais “qu’est-ce que je choisis maintenant ?”.
Si vous souhaitez un cadre éprouvé, des standards élevés, des marraines attentives et un environnement où l’on parle concrètement, c’est exactement ce que je construis depuis 2020 avec la formation Virtu’Elles Assist.
Vous méritez une activité qui vous ressemble et vous élève.

Cet article vous a éclairé sur le métier d’assistante virtuelle et vous souhaitez avoir des informations sur la formation Virtu’Elles Assist ?
Prenez rendez-vous, je vous recevrai personnellement pour en parler.
Comment savoir si je suis prête à me lancer ?
Vous êtes prête quand votre offre tient en une page claire, que votre premier prix est assumé, et que vous avez fixé un créneau hebdomadaire dédié au développement commercial. Le reste s’affine en marchant.
Et si un client me demande quelque chose que je ne maîtrise pas encore ?
Dites la vérité, proposez un périmètre maîtrisé et, si nécessaire, une solution alternative. La transparence nourrit la confiance réciproque.
Comment éviter de retomber dans le doute ?
Installez des rendez-vous de pilotage avec vous-même : chaque vendredi par exemple, listez les engagements pris et ceux tenus. La confiance n’est pas une émotion, c’est un résultat de cohérence.
Je n’ai pas de réseau. Est-ce rédhibitoire ?
Non. Commencez par votre premier cercle, puis les réseaux professionnels de votre secteur, puis les recommandations de clientes satisfaites. Le réseau se construit par la qualité et la constance.


